La Trilogie Valisar par Fiona McIntosh

Fiona McIntosh a connu un grand succès avec sa précédente trilogie, Le Dernier Souffle. Je ne connaissais pas cet auteur avant d'avoir l'Exil (premier tome de la Trilogie Valisar) en main. C'est la critique qu'en a fait Robin Hobb qui m'a poussé à le lire : "Si vous aimez les histoires qui avancent vite, qui vous surprennent et vous emportent, alors les livres de Fiona McIntosh sont faits pour vous" Et pour çà, je remercie Robin Hobb de m'avoir poussé à les lire.

L'Histoire...

On se plonge dès les premières pages dans l'action avec l'invasion du royaume de Peraven par une armée barbare venant des steppes de l'est. Loethar, leur chef sanguinaire, a déjà réussi à conquérir les royaumes voisins et fait exécuter toutes les familles royales. Mais le trône qu'il convoite le plus est celui de Peraven, royaume riche gouverné par le Roi Brennus, huitième de la lignée des Valisars. La puissance des Valisars provient de leur magie et Loethar compte bien s'en emparer avec le trône. 

Se rendant compte que son arrogance et celle des seigneurs des autres royaumes est sur le point de les mener à leur perte, le Roi Brennus doit prendre des décisions pour sauver l'héritage des Valisars. Il met fin à la vie de sa fille tout juste née pour éviter que Loethar ne la tue lui même. Quand à son jeune fils adoptif Piven, agé de cinq ans, le Roi espère qu'il sera épargné étant donné que le sang des Valisars ne coule pas dans ses veines et qu'il souffre d'un handicap mental. En espérant qu'un jour le trône de Peraven appartienne de nouveau à un Valisar, il confie son héritier, le Prince Leo, agé de douze ans, au jeune Gavriel, fils de Regor De Vis, Légat et vieil ami du Roi. 

Après avoir vu sa famille se faire massacrer et son jeune frère attaché en laisse comme animal de compagnie, Leo parvint à s'enfuir avec Gavriel, non sans avoir jurer qu'il reprendrait la couronne de son père et vengerait sa famille.

 Mon Avis...

Ce livre est très accrocheur. L'histoire, riche en rebondissements, avance vite. Un bon point pour tous ceux qui n'aiment pas attendre trop longtemps avant de rentrer dans l'histoire et avoir de l'action. 

Ce qui m'a le plus marqué c'est cette notion du bien et du mal qui est racontée de façon intelligente et surprenante, comparé à la plupart des récits fantasy. On commence avec un portrait très sanguinaire du barbare qui devient tout de suite le grand méchant de l'histoire qu'on déteste. Et de l'autre coté se trouve la famille Valisar  et le jeune prince qui réussit à s'échapper des griffes du barbare. On s'attache a ce jeune héro et on espère le voir réussir à reprendre son trône. Et puis petit à petit, en avançant dans l'histoire (avec un bond de plusieurs année) on se rend compte que les personnages ne sont ni tout blancs ni tout noirs. Le barbare devient quelqu'un dont on se surprend à admirer l'intelligence et les valeurs. On en vient même à excuser ses actions passées. A l'inverse nos jeunes héros si gentils du début deviennent pervertis par leur soif de vengeance et de pouvoir; si bien qu'on en vient à douter de leurs motivations. 

On se sent frustré, s'accrochant à notre livre et s'exclamant: "Il ne va pas faire çà quand même?" et si! C'est l'un des aspects que j'ai adoré dans ce livre; les héros nous déçoivent et les méchants nous surprennent. On en vient a s'attacher d'autant plus aux personnages secondaires, les compagnons loyaux qui se retrouvent comme nous à se poser des questions sur la justification de certaines atrocités. Et l'auteur leur fait payer le prix fort pour leur loyauté et leur bravoure. Vous êtes prévenus, beaucoup de personnages attachants passent à la casserole dans ces livres, et plusieurs fois il m'a fallu prendre quelques secondes pour digérer ce qu'il venait de se passer. Quand on réalise qu'une épée de Damoclès se balance sur la tête de chaque personnage, on en oublie de respirer lorsque l'on tourne la page. 

La magie est aussi très présente dans ces livres. Certaines personnes que l'on nomme Investis possèdent des pouvoirs particuliers comme le don de guérison, visions du futur, sondage de l'esprit...Mais ici cette magie ne nous émerveille pas, elle est douloureuse, source de souffrances physiques pour ceux qui l'a possède.

En bref, une trilogie qui se lit très facilement, sans fioriture, un peu trop efficace diront certains et c'est vrai. L'histoire de fond n'a rien de vraiment originale, certes. La psychologie des personnages évolue trop rapidement à mon gout et j'aurais aimé qu'elle soit plus approfondie. Mais à part çà, je suis loin d'être déçue par cette trilogie et je n'hésiterai pas à lire d'autres ouvrages de l'auteur.

La Trilogie de l'Empire par Raymond E. Feist et Janny Wurts

 L'Histoire... 

La Guerre de la Faille de Raymond E. Feist nous avait transporté dans l'univers de Midkemia avec l'invasion des Tsuranis, peuple guerrier venu du monde de Kelewan. Avec la Trilogie de l'Empire, on nous fait traverser le miroir pour suivre les aventures de Mara une jeune fille tsurani, qui après la mort de son père et de son frère sur Midkemia, se voit propulser à la tête de son clan.

L'histoire se déroule en parallèle à la Guerre de la Faille et nous immerge dans cette société tsurani très différente de celle du Krondor. L'influence de la culture nipponne est présente dans ce nouvel univers. Les Tsuranis suivent les règles strictes de l'honneur, des traditions et du protocole. Cette société de caste est tellement rigide sur ces valeurs que le suicide suite à un déshonneur est plus que commun. Chaque geste, parole, manifestation d'émotions est observé, analysé et utilisé contre leurs ennemis. Les clans se livrent à un jeu de pouvoir basé sur la ruse, les alliances, les complots et les intrigues politiques pour se rapprocher toujours plus du trône impérial.

Avec la mort de son père et la perte de son armée sur Midkemia suite à une trahison, Mara se retrouve à la tête d'une maison, certes prestigieuse, mais grandement affaiblie. Mais dans cette société où les batailles les plus sanglantes se déroulent au sein du Conseil qui réunit les grandes maisons, les ennemis de Mara vont vite découvrir que la jeune fille possède plus de ressources qu'il n'y parait et qu'elle peut être elle aussi une joueuse dangereuse au jeu du Conseil.

Mon Avis...

J'ai adoré cette trilogie. L'univers est très différent de celui de Midkemia. Certains pourrait avoir peur de lire cette série en entendant "intrigues politiques" mais tous ces complots, ces retournements de situations sont aussi haletants que le récit d'une bataille. Chaque instants de la vie de Mara, chaque parole, chaque geste, chacune des tenues qu'elle porte est étudié afin de toujours avoir un coup d'avance sur ses adversaires. Mais tous ces paris risqués ne sont pas gratuits, les sacrifices et les souffrances engendrées pour venger sa famille coûteront beaucoup à Mara.

Les férus d'action ne seront pas sans restes non plus. Si Mara veut reformer son armée, c'est bien pour s'en servir à  un moment ou à un autre. Les romantiques sauront également apprécier les déboires amoureux de la jeune fille. Je pense que pour cela il faut remercier Janny Wurtz et sa touche féminine car selon moi R. E. Feist ne s'étend pas beaucoup sur l'aspect romantique de ces personnages dans ses autres livres. 

Cette trilogie est un vrai page-turner. On retient sans cesse son souffle, la faute à tous ces rebondissements, et les auteurs n'ont pas pas peur de sacrifier des personnages attachants pour le bien de l'histoire (avis aux fans de GOT). Sachant cela, on craint pour la vie des personnages à chaque instant. Le petit plus, c'est quand Pug le magicien pointe le bout de son nez dans l'histoire lors de son séjour chez les Tsuranis. 

Encore une fois R. E. Feist maîtrise ce nouveau monde à la perfection et nous fait découvrir sa richesse en détail. Son intrigue, bien ficelée et palpitante, m'a fait dévorer les trois livres en très peu de temps. Alors pour les amoureux de Midkemia mais aussi pour tous les autres (pas besoin d'avoir lu la Guerre de la Faille pour se lancer dans cette trilogie) n'hésitez pas à vous jeter dessus.

La Guerre de la Faille par Raymond E. Feist

La Guerre de la Faille est le début d'une longue saga , Les Chroniques de Krondor, commencée par son auteur, Raymond E. Feist, il y a plus de 30 ans. Avec presque une trentaine de livres basés sur l'univers de Midkemia, il est l'un des auteurs les plus prolifiques de la High Fantasy.

L'Histoire...

L'histoire commence avec celle du jeune Pug, orphelin d'une dizaine d'années et de son meilleur ami Thomas. Les deux garçons vivent dans le château de Crydee, duché situé dans les terres reculées du Royaume des Isles, gouverné par le Duc Boric et ses deux jeunes fils Lyam et Arutha. Lors de la cérémonie du Choix, au cours de laquelle les enfants d'un certain âge sont recrutés par des maîtres de différents corps de métier, Thomas est choisis pour être soldat. Pug, laissé pour compte, est pris en pitié par le magicien de la cour, Kulgan, qui en fait son apprenti.

Mais la magie résiste à Pug et bien qu'il possède des dons, il n'arrive à s'en servir que dans des situations extrêmes, de manière instinctive, mais jamais de manière contrôlée.

Un plus gros challenge attends nos héros lorsque des raids s'abattent dans le royaume. C'est le début de l'invasion d'un peuple étrange venant d'un autre monde au travers d'une faille magique; la Guerre de la Faille éclate alors.

Cette guerre transformera à jamais nos deux jeunes héros, qui se verront acquérir des pouvoirs immenses lors de leur lutte contre l'ennemi.

je vais m'arrêter là pour mon résumé. Comme je l'ai lu il y a très longtemps, je ne voudrais pas écrire n'importe quoi.

Mon avis...

L'univers du Krondor a été une de mes premières séries fantasy pour adultes. Etant de la Potter génération, mes lectures fantasy et fantastique étaient Tolkien, Eragon, Narnia, A la Croisée des mondes,...

Il y a quelques années, je voulais quelque chose de plus mature, se rapprochant de l'univers de Tolkien. C'est un peu le hasard qui m'a fait choisir Magicien de Feist, et pour être honnête, la jolie couverture des éditions Milady y est pour beaucoup.

Le premier tome ne pas déçu. Un pur univers de High fantasy, un monde médiéval, des peuples divers (hommes, elfes, nains) et de la magie. La touche d'originalité avec la découverte d'un autre monde d'inspiration nippone, Kelewan, totalement différent de celui de Midkémia tant au niveau des coutumes, des paysages, de l'organisation politique que des créatures la peuplant. Feist a construit ces différents mondes dans le moindre détail, et nous les fait découvrir avec une grande facilité. Je ne me suis jamais perdu dans les lieux ou avec les termes spécifiques au différentes cultures et populations.  Il faut dire qu'avant d'en faire un livre, c'était un univers de jeu de rôle dans lequel Feist et ses amis aimaient jouer pendant des heures.

Le succès de cet première série a été phénoménal mais avec son lot de critiques: des personnages trop caricaturaux (trop gentils ou trop méchants), certaines facilités ou énormités que se permet l'auteur (un Prince qui fait le travail d'un simple éclaireur, un orphelin qui se fait anoblir après avoir sauvé la princesse) et autres.

Certes, ce n'est pas parfait, mais la lecture est tellement facile, sans grandes longueurs et avec un rythme soutenu. Il y a aussi une grande variété de personnages attachants, qui nous font souvent rire, avec des héros humains, elfes et nains. Ce que j'aime avec cette série et toute celles qui suivent c'est l'évolution des personnages. On débute avec des jeunes héros, qui laissent leur place au fil des livres à d'autres personnages, au départ pas très important, mais qui grandissent et prennent la relève. Les histoires se déroulent sur plusieurs générations, ce qui amène toujours du nouveau dans les intrigues.

On peut également reprocher le fait que Pug et Thomas deviennent au bout d'un certain temps trop puissants et invincibles. Mais là encore ce que j'ai apprécié ce sont les batailles à différents niveaux. Les humains se battent le plus souvent entre eux dans de belles batailles épiques, où la force des épées, la stratégie et la ruse permettent de remporter la victoire. Et puis sur un autre plan,il y a les batailles magiques, ce qui permet d'avoir au final des batailles équilibrées.

En bref, choisir Feist c'est la garantie d'une lecture palpitante dans un univers extrêmement riche. C'est l'auteur parfait pour débuter dans la fantasy . Quant à moi, après une quinzaine de tomes, son univers me fascine toujours autant.

La Chasse Sauvage par Elspeth Coopert

La Chasse Sauvage par Elspeth Cooper est une saga fantasy dont deux tomes ont déjà été publiés en France: Les Chants de la Terre et le Lever des Lunes.  

L'Histoire...

Les premières pages nous immergent brutalement dans un cachot où est séquestré le jeune héro Gair. Accusé par l'Eglise de sorcellerie, il attend sa condamnation. On apprend que Gair possède la magie, appelée le Chant. Le chant est venu à lui très tôt dans son enfance. En découvrant son secret, ses tuteurs le confièrent à l'Eglise pour qu'il devienne Chevalier, espérant ainsi étouffer la magie en lui. 

Quelques années plus tard son secret est de nouveau découvert et Gair se fait dénoncer par l'un des membres de l'Eglise, acharné à le mené au bûcher. Échappant de justesse à l'exécution, marqué de la marque des sorcier au fer, il se retrouve banni par les siens.


Il fait cependant une heureuse rencontre en la personne d'Alderan un vieil homme qui le prend sous son aile et l'aide à s'échapper des griffes des Chevaliers de l'Eglise lancés à sa poursuite par son dénonciateur. 

Commence alors le récit initiatique de Gair et le début d'une relation maître-élève entre les deux personnages. Son voyage le mènera au sein de l'Ordre du Voile, sorte d'académie de la magie protectrice du Voile séparant le monde des humains et celui peuplé de démons. En sécurité parmi des gens comme lui, le jeune homme va pouvoir développer ses talents. Il affrontera un vieil ennemi de l'Ordre, Savin, décidé à déchiré le Voile protecteur des deux mondes et détruire l'Ordre du Voile.

Mon Avis...
Tout d'abord il faut reconnaître à l'auteur la beauté de son écriture qui est très poétique. Elle a crée un monde très riche de par son histoire, ses décors, ses populations. Le problème c'est qu'il est très dur de se familiariser avec cet univers. D'un point de vue géographique on se sent perdu, une carte aurait été appréciée. Ensuite l'auteur introduit des personnages en les les associant à leur peuple respectif mais on n'a aucune idée de qui sont ces peuples, leur localisation, leur tradition. C'est comme si on avait zappé plusieurs livres. De même il est difficile de concevoir l'organisation et le passé historique de l'Eglise et son Ordre de Suvaeon. On n'arrive pas à comprendre la fonction et l'autorité de ses membres.

Autre point, ce récit initiatique est agréable à lire mais traîne en longueur et peu de choses se passe avant la fin. Bien que l'histoire se focalise sur Gair j'ai du attendre la fin du livre pour commencer à m'attacher à lui, de même pour les autres personnages. De ce fait, ma première impression du second tome a été une grande déception. Le personnage de Gair est mis de coté au profit d'une nouvelle héroine, Teia, dans des terres inconnues, parmi un peuple du nord dont on n'a jamais entendu parlé dans le premier tome. C'est comme si on commençait à lire une nouvelle saga. A la fin du premier tome lorsque la belle guérisseuse Tanith commence à avoir des sentiments pour Gair, on y voit la promesse d'un développement dans le second tome mais les deux personnages sont séparés et Tanith n’apparaît que très peu. C'est assez frustrant. Le développement des événements est très long, une nouvelle histoire est introduite avec le personnage de Teia et on revient également sur l'histoire du premier tome mais du point de vue du méchant Savin. Ce petit flashback nous fait perdre plus de temps qu'autre chose à mon avis.

Au final ce livre me laisse assez perplexe, l'écriture est magnifique mais je ne m'attache pas aux personnages et ce monde si riche est difficile à assimiler. Le fils conducteur entre les personnages et les histoires est trop mince. J'ai l'impression de lire plusieurs livres à la fois. J'attends de voir le troisième tome en espérant une amélioration de ce point de vue.

Rigante par David Gemmel

Rigante est un cycle fantasy composé de quatre tomes. On entre dans un univers qui s'inspire des légendes celtiques et anglo-saxonnes. Les différents tomes nous font parcourir plusieurs générations, chacun des héros étant relié aux personnages des livres précédents.

   

L'Histoire...

Dans le premier tome on y découvre le jeune héro Connavar, issu du peuple rigante, vivant avec sa famille dans un village des Highlands. Le jeune garçon rêve de gloire et les récits de son courage se répandent dans les clans. Du petit garçon qui affronta un ours pour sauver son ami, il deviendra le chef de guerre qui saura réunir son peuple pour affronter les armées de Roc venant par dela la mer. Pour celà il recevra l'aide des Seidh, êtres magiques dont la bienvellance est parfois ambigue. 

On fait rapidemment l'analogie avec l'invasion de l'empire romain en grande bretagne et le désir d'étendre leur civilisation plus évoluée sur des peuples qu'ils qualifient de sauvages. Les anciennes légendes, les druides, les forêts magiques et ses créatures s'effacent peu à peu devant l'apogée de cette nouvelle civilisation.

Dans le deuxième tome on suit les aventures de Bane, fils Batard de Connavar qui s'exile pour devenir combattant dans les arênes des cités de Roc. On découvre plus en détails cette civilisation, leur façon de vivre et les règles de leur société. Le voyage de Bane le ramenera auprès des rigantes pour l'aider dans sa révolte contre les armées de Roc.

Les deux autres tomes se déroulent 800 ans après les faits des premiers, et l'on suit l'histoire de nouveaux héros, dont certains, ancêtres des rigantes. On y découvre une société plus féodale, les épées s'effacent devant les fusils. Mais les rebelles rigantes se battent toujours pour leur terre.

Mon Avis...

Un très beau cycle fantasy. Les personnages sont travaillés et ne sont pas caricaturaux. Les héros sont bourrés de défauts et se retrouvent dans des situations où ils se montrent parfois aussi cruels que leurs ennemis. Ils sont malmenés durement dans leur épreuves et bien sûr, plus ils le sont plus on adore. J'ai aimé les belles et grandes batailles gagnées à la forces des épées ou par les ruses et tactiques militaires plus avancées. On s'y attache à ce peuple rigante, et même si leur récit n'est qu'une inspiration de l'histoire de la Grande Bretagne on ne peut s'empêcher de se dire que malgré tous leur efforts, ils finiront pas disparaître pour ne laisser place qu'à de magnifiques légendes.

La Gloire de l'Edankan par Xavier de Brabois

Encore une fois, j'étais désespérément à la recherche d'un nouveau livre à lire à la bibliothèque municipale et je ne sais pas pour vous mais c'est toujours le grand dilemme d'avoir à choisir un livre  en ne se fiant qu'à la couverture ou au résumé. Ces derniers me donne plus souvent envie de reposer le livre que de le prendre et je passe souvent à coté de petit bijoux.

Et puis je vois La Gloire de l'Edankan de Xavier de Brabois mis en avant sur un présentoir. Tiens, un auteur français de fantasy et si on tentait? Au moins le risque de traductions foireuses sera nul.

Les premières page ont été un peu dur à démarrer pour moi. Il faut dire que je sortais tout juste de la lecture des aventures de Geralt de Riv et qu'il fallait que je me réadapte au langage soutenu et au style très détaillé de Xavier de Brabois. 

Et puis j'ai tendance à lire en diagonale, alors quand un passage de description des paysages très détaillé arrive, je dois me forcer à ralentir l'allure pour  comprendre et profiter de ces longues phrases. Mais on s'y habitue vite et passé quelques chapitres, la lecture se fait très naturelle.

L'histoire...

On découvre Eldeflar, un jeune garçon sans grande ambition, semblant être destiné à une vie assez commune. Lui et son protecteur, Orufis, ont fui leur village attaqué des années auparavant, en laissant les parents d'Eldeflar pour mort derrière eux. Ayant trouvés refuge chez un seigneur, ils mènent leur vie paisiblement en travaillant au sein du château.

Dans des terres lointaines un ancien ennemi, une force obscure se réveille et détache ses troupes d'orcs au sein des différents royaumes. Le seigneur d'Eldeflar ainsi que d'autres du royaume sont alors convoqués pour mener un plan d'attaque en concertation avec Sevagil, une société de mages puissante.

Orufis est également du voyage pour accompagner son seigneur. A son retour il confie au jeune garçon qu'il est en réalité un agent de Sevagil et n'avait plus reçu d'instructions de leur part depuis des années, bien avant l'attaque de leur village. 

Mais en ces temps agités, Orufis se voit confier une nouvelle mission secrète. Il décide de faire le choix d'emmener le jeune garçon avec lui. Il préfère risquer la vie de son protégé plutôt que de le voir vivre une vie sans avenir, dénué de tout talent.

Orufis, accompagné d'autres agents auront pour mission de venir en secours à un autre groupe  de Sevagil pris au piège au milieu de terres investées d'orcs et de les aider dans leur mission. On saura par la suite que Sevagil les a envoyé pour récupérer des artefacts magiques destinés a vaincre les forces du mal.

La victoire contre cet ennemi va alors se retrouver dans les mains d'un groupe très hétéroclite composé d'hommes, de femmes, d'elfes, de nains, de mages et de redoutables guerriers. Considéré comme une charge au début de leur aventure, Eldeflar va peu à peu prendre de l'importance, grandir et s'affirmer jusqu'à devenir un atout pour ses amis. Leur voyage le mènera sur les traces de ses véritables origines et le transformera à jamais.

Mon Avis...

On entre au début de l'histoire dans un monde très médiéval, préservé du fantastique. Puis en voyageant avec nos héros, en découvrant les origines et l'histoire de chacun, en visitant les lieux bercés par les légendes en s'immerge totalement dans l'univers de la Fantasy. Le livre fait forcément penser au Seigneur des Anneaux, mais l'auteur à su en prendre le meilleur pour inventer une superbe histoire. J'ai aimé cette synergie des personnages avec chacun leurs talents et leurs défauts.

On assiste également à de belles batailles que se soit armées ou magiques. On s'attache facilement aux héros. Ces derniers vont et viennent dans l'histoire pour mener leur propres quêtes et reviennent quelques chapitres plus tard au sein du groupe. L'auteur aime également jouer avec nos nerfs en ajoutant en fin de chapitre une petite phrase anticipatrice du destin de nos héros (du genre: il sont dix à pénétrer dans la forêt mais seulement huit en ressortiront). Du coup pauvre lecteur que nous sommes, passons le chapitre suivant à nous demander lesquels vont passer à la casserole. 

Ce que je pourrais reprocher à l'auteur c'est de mettre trop de temps à sortir son troisième tome et je plains les lecteurs qui ont lu les deux précédents bien avant moi.

L'auteur communique énormément avec ses lecteurs, n'hésitez pas à visiter son site  http://edankan.free.fr/ 

Sorceleur par Andrzej Sapkowski

Auteur polonais, Andrzej Sapkowski (je ne l'écrirai pas deux fois), doit sa reconnaissance à son personnage Geralt de Riv. L'adaptation des aventures de son héro en jeux vidéos (The Witcher) a été un énorme succès. Le Cycle du Sorceleur est au départ un ensemble de nouvelles, réunies en plusieurs volumes.

L'auteur nous entraine dans un univers médiéval-fantasy, peuplé d'hommes, de magiciens, d'elfes, de nains et de toutes sortes de monstres. Le héro Geralt de Riv a été soumis dès son enfance à des mutations, enchantements et entraînements extrêmes pour devenir membre de la caste des sorceleurs, ou plus communément appelés chasseurs de monstres. Il parcourt le pays, enchainant les contrats pour assassiner vampires, basilics, loup garous et autres créatures sanguinaires.

Peu habituée à la lecture de nouvelles, j'ai été agréablement surprise. Chaque chapitre est consacré à une aventure; on atterrit dans un lieu différent avec de nouveaux personnages et une mission a accomplir pour le héro. Certains personnages deviennent récurrents et vont et viennent selon les chapitres. L'avantage de ce format c'est que l'on ne s'ennuie jamais (pas besoin d'attendre la fin du livre pour de l'action).

Les dialogues sont drôles et intelligents et Geralt de Riv est un personnage mystérieux, complexe, et chaque nouvelle permet d'en savoir un peu plus sur lui et ses origines. J'ai fini le premier tome, Le Dernier Voeu et j'entame le second, L'Epée de Providence. 

Je ne pense pas que je lirai tous les tomes à la suite, c'est l'avantage de ce type de récit dont on peut remettre sa lecture, sans avoir peur d'en oublier l'intrigue et les noms des personnages.

C'est également la raison pour laquelle je le recommande à ceux qui ne sont pas de gros lecteurs, en quelques dizaines de pages vous avez une bonne histoire.

Le Soldat Chamane par Robin Hobb

Le Soldat Chamane est une série fantasy de 8 tomes écrit par Robin Hobb.

L'Histoire...

L'auteur nous entraîne dans un univers totalement différent de celui de L'Assassin Royal et des Aventuriers de la Mer.

On est projeté ici dans un monde post-colonial. On y voit une nette analogie avec les colons américains et leurs conflits avec les popuations indiennes.Dans cette histoire, Gernie est un royaume considéré comme civilisé, qui après une guerre avec un royaume voisin, a du céder ses littoraux et s'est donc vu perdre les bénéfices du commerce maritime. Le roi décide donc d'étendre son territoire vers l'est dans les plaines, en forçant les nomades à se sédentariser et à adopter leurs coutumes.

Plus à l'est dans les montagnes, vit un peuple sylvestre, les Ocellions, qui grâce à la magie de leurs chefs, réussissent à repousser les Gerniens. Mais le roi est bien décidé à traverser leur forêt pour y rejoindre la mer et développer leur commerce. 

C'est dans cet univers que l'on découvre le personnage de Jamère Burvelle, jeune garçon, second fils d'un riche propriétaire, ancien militaire, anobli par le roi pour ses exploits au combat.

La société gernienne est fondée sur un système de caste très précis. Les fils suivent la carrière de leur père. Les fils de nobles obéissent à une règle particulière: le premier né devient l'héritier et gère les terres pour la famille, le second devient militaire, le troisième religieux, le quatrième artiste, etc. Jamère est donc élevé pour devenir un haut gradé dans l'armée, et on découvre un jeune garçon avec de grands rêves d'exploits militaires et de mariage avec une jeune fille de haut rang.

Avant son entrée à l'école militaire, son père souhaite l'endurcir et le confie à un guerrier nomade (ancien ennemi de son père). 

Mais le nomade va se servir de Jamère à ses propres fins et va l'entrainer dans un monde onirique où il va faire la connaissance de la femme arbre, esprit magique ocellion protectrice de la forêt. A cause d'une ancienne rivalité entre les nomades et les Ocellions, le guerrier va demander à Jamère de la tuer. Devant la femme arbre, Jamère ne peut se résoudre à la tuer et cette derrière décide de lui épargner la vie mais garde avec elle une part de lui. Le garçon part à l'école militaire, grandit, s'instruit, sans savoir que la part de lui arraché par la femme arbre, grandit de son coté, et s'instruit auprès de cette dernière. 

Au fond de son être, ce double va apprendre les coutumes ocelliones et devenir l'amant de la femme arbre dans le but de chasser les Gerniens de la forêt ocellione.

Jamère va devoir alors lutter contre cette magie insidieuse pour ne pas devenir un traitre envers Gernie.

Mon Avis...

Encore une fois Robin Hobb ne me déçoit pas, Le Soldat Chamane est une histoire riche et complexe.

L'évolution de Jamère entre le premier tome et le dernier est incroyable. Les premiers tomes sont consacrés aux relations avec sa famille, son apprentissage militaire, ses nouveaux liens d'amitié avec ses camarades de l'école; c'est un peu Harry Potter qui arrive à Poudlard. Jamère a des rêves pleins la tête et il voit son destin tout tracé. Puis petit à petit son monde bascule, la magie interfère et son double commence à prendre le contrôle. La magie va faire de lui son pantin, et l'entrainer vers l'est vers à la frontière entre le peuple gernien et le peuple ocellion. C'est un changement de perspective total et on s'attache aux personnages des deux camps ce qui rend l'affrontement encore plus terrible.

Jamère est un personnage très bien travaillé. Le récit est à la première personne. Il est le narrateur de sa propre histoire et sa perte de contrôle n'en n'est que plus émouvante. On souffre vraiment pour lui, physiquement et mentalement. Sa vie n'est qu'une suite tragique d'évenements dont il n'a pas le contrôle. La magie va tout lui prendre, ses rêves de carrière, la vie d'êtres chers, le respect de sa famille et de ses compatriotes. J'ai aimé cette lutte entre Jamère et son double pour la survie de chacun de leur peuple.

C'est la troisième saga de Robin Hobb que je lis et encore une fois je me suis régalée. Elle a ce don pour créer des personnages principaux et secondaires vraiment sensibles et attachants sans jamais tomber dans la carricature. Ces histoires sont de vraies aventures, le chemin parcouru par ses héros et leur évolution entre le début et la fin est toujours énorme (quand je repense au premier tome j'ai l'impression que je l'ai lu il y a très longtemps). 

En conclusion: Robin Hobb se doit d'être dans votre bibliothèque

La Porte du Chaos par Louise Cooper

La Porte du Chaos est une trilogie écrite par Louise Cooper. Composée de trois tomes: L'Imposteur, L'Usurpatrice et La Vengeresse, l'histoire se déroule après les faits relatés précédemment dans la trilogie Le Maitre du Temps.

L'histoire...

Soixante ans ont passés depuis la bataille entre le Chaos et l'Ordre et l'équilibre règne enfin. Les dieux des deux camps n'interfèrent plus dans les affaires des humains et restent dans leur propre monde. Chacun a le choix de vénérer l'Ordre ou le Chaos selon ses préférences et les membres du Cercle se doivent de prier les dieux des deux camps. On retrouve le personnage de Keridil, Haut Initié du Cercle, qui sur son lit de mort prédit des jours sombres et un bouleversement de l'équilibre.

Après sa mort son fils Tirand, lui succédant comme Haut Initié et sa soeur Karuth reprennent les rênes du chateau. Apparaît alors le personnage d'Ygorla, enfant née quelque temps avant la mort de Keridil. Un sombre mystère semble flotter autour d'elle mais seule Karuth y semble sensible. On découvre par la suite que l'enfant n'est pas entièrement humaine et que son père est un démon du Chaos. 

Lorsque ses pouvoirs dévastateurs se manifestent, son père la prend sous son aile et lui enseigne la magie. A cause de sa part humaine Ygorla devient pire qu'un démon, en effet grâce à son pouvoir tous ses défauts humains tels que l'orgueil, la cruauté, la jalousie, l'envie n'ont aucunes limites.

Pour empêcher les dieux du Chaos d'intervenir le père d'Ygorla vole une pierre d'âme d'un des seigneurs du Chaos et menace Yandros de la détruire si ils contrecarrent ses plans. Le but du démon est simple: à Ygorla reviendra le monde des humains et lui s'appropriera le royaume du Chaos.

Ne pouvant intervenir, le dieu Yandros va devoir compter sur le courage et la fidélité de simples humains, Karuth la soeur du Haut Initié et un ménestrel qui par ses talents d'orateur a réussi à se montrer utile à Ygorla. Il devra jouer un double jeu dangereux pour sauver sa vie et servir Yandros.

Pendant ce temps les seigneurs de l'Ordre se frottent les doigts. La destruction de l'âme d'un seigneur du Chaos leur donnerait l'avantage numérique et ils vont tout faire pour semer leur graine afin de faire tomber Yandros.

Mon Avis...

Après avoir lu le Maître du Temps, je ne pouvait pas passer à côté de la suite. Une fois de plus l'auteur montre sa préférence pour le Chaos. On retrouve les personnages que l'on a aimé dans la trilogie précédente tels que Tarod et sa bien aimée Cyllan bien qu'il faille parfois être patient pour les retouver. Ygorla est le personnage que l'on adore hair de part sa cruauté sans limites (beaucoup de scènes de massacre en perspective). 

On y retrouve une histoire d'amour avec Karuth et Strann le ménestrel qui vont devoir surmonter pas mal d'obstacles pour se retrouver. Ici l'intrigue est profonde et se délie lentement alors ne vous attendez pas à de l'action avant le dernier tome. 

L'auteur aime prendre son temps pour installer les personnages et les faire prendre de l'importance au fil des pages, du début à la fin le mystère est toujours là. 

L'univers de Louise Cooper n'est pas mon préféré, mais ses histoires arrivent toujours à me maintenir en haleine.

Le Maître du Temps par Louise Cooper

Le Maître du Temps écrit par Louise Cooper est une trilogie fantastique avec pour tomes: L'initié, Le Paria et Le Maître.

L'Histoire...

Depuis toujours, un conflit existe entre l'Ordre et le Chaos, jusqu'à ce que les sept dieux de l'Ordre se soulèvent pour finalement vaincre le Chaos. L'histoire se situe donc à une période où l'Ordre règne sur le monde. Dans une sombre forteresse du Nord, les Adeptes du Cercle, société composée de magiciens, servent l'Ordre. Mais dans un monde où il n'y a plus de serviteurs du Chaos à vaincre, ces magiciens restent dans leur chateau à l'écart des habitants des autres Provinces.

Le héro de l'histoire est un jeune garçon nommé Tarod; il vit assez pauvrement avec sa mère, rejetée par son clan pour être tombée enceinte d'un inconnu qu'elle ne revit jamais après le premier soir. La seule chose que Tarod conserve de son père est sa bague, sertie d'une étrange pierre. Son destin bascule le jour où il découvre qu'il a des pouvoirs et tue accidentellement son cousin. Avant même d'avoir la chance de s'expliquer, les habitants le capturent pour l'exécuter; quant un vortex apparaît dans la cité. Les vortex sont des phénomènes magiques, derniers vestiges de la puissance du Chaos, apparaissant dans tout le pays et entrainant la disparition des personnes se trouvant sur leur passage. Profitant de l'agitation générale, Tarod parvient à se libérer et se jette dans le vortex. Ils se retrouve propulsé au Nord près du château des Adeptes qui le recueilleront et en feront un Initié. En grandissant Tarod devient le plus puissant des Adeptes du Cercle et se lie d'amitié avec Keridil, fils et héritié du Haut Initié (dirigeant du Cercle).

Mais petit à petit une force mystérieuse se manifeste en Tarod, l'appel d'une ancienne puissance disparue. Tarod découvre sa vraie nature: il est une force engendrée par le Chaos et ce dernier veut l'utiliser pour revenir dans le monde. Toute l'hisoire repose sur le dilemne de Tarod: rester fidèle au cercle, se battre contre le Chaos mais il devient difficile de ne pas succomber aux forces du mal quand ses propres amis se retournent contre lui en le pourchassant à travers tout le pays. 

Mais comme une bonne histoire contient toujours une dose de romance, notre héro pourra compter sur l'aide d'une jeune roturière, Cyllan, qui sera prête à servir le Chaos pour sauver l'homme qu'elle aime.

Mon Avis...

En commençant ce livre je m'attendais à l'habituel conflit intérieur du héro pour rester du bon côté. Sauf que les héros restent le plus souvent toujours du bon côté et le bien triomphe. Mais là, le héro bascule, jamais au point de non retour (jusque là..j'ai pas encore fini le dernier livre), et il s'octroie quelques petits massacres sous l'effet de la colère. Il faut avouer qu'à force d'avoir tout le monde à ses fesses souhaitant exécuter l'horrible démon, on comprend que çà peut porter sur les nerfs et on se surprend à être content de voir disparaître certains personnages qui le condamne un peu trop vite. il y a même des moments où je me dis: vas-y  Tarod, embrasses les forces du Chaos et fais tout péter! Paradoxalement c'est Tarod, une créature du Chaos, qui est le personnage le plus sensible et qui fait preuve le plus de compassion.

Ce qui est intéressant c'est qu'avec l'annonce de l'évasion du héro au reste du pays, survient une période de peur et de suspicions et chaque habitant risque de se voir accuser par son voisin de servir le Chaos pour finir lapidé sur la place publique. On se retrouve avec des serviteurs de l'Ordre qui préfèrent condamner des innocents plutôt que de voir échapper des coupables. Tout le pays se livre à une véritable chasse au sorcières. Et au final les actions de l'Ordre se voient servir les intentions du Chaos. Il a juste suffit que la véritable nature de Tarod soit révélée pour que l'Ordre sème lui même le Chaos dans tout le pays et çà fait réfléchir à des situations de notre monde actuel.

Le petit bémol serait le manque d'action. Il y a très peu de combats et à part Tarod qui se sert de ses pouvoirs quand il s'énerve il n'y a pas beaucoup de magie. Le véritable combat c'est celui que Tarod se livre avec lui même.

En conclusion, une très bonne histoire, même si je ne suis pas encore arrivée à la fin. D'ailleurs j'ai la trilogie La Porte du Chaos (suite au Maître du Temps) qui m'attend déjà sur ma table de chevet.

La Symphonie des Siècles par Elizabeth Haydon

La Symphonie des Siècles est une trilogie fantasy écrite par Elizabeth Haydon.

L'auteur a crée un monde riche et complexe que ce soit au niveau des origines des races peuplant cet univers, la géographie, les religions, les sources de magie.

Elle s'inspire d'un concept mythologique selon lequel 5 races sont nées des 5 éléments (eau, feu, terre, air et ether) qui ont ensuite donnés les races actuelles. Rien que çà, même après le quatrième livre je m'embrouille encore en cherchant de qui descend qui.

L'Histoire...

L'histoire commence sur l'île de Serendair, ou une jeune fille, Emily, d'origine Lirin (que j'associe un peu à la race des elfes par le physique), rencontre un jeune garçon Sam et tombe immédiatement amoureux (passons le coté naif de la chose). En réalité Sam vient d'une autre terre et d'un autre temps. Il sait que Serendair est destiné à sombrer sous les flots et il compte s'enfuir de l'île avec Emily le lendemain de leur rencontre. Seulement il est ramené à son époque dans le futur. Emily part à sa recherche et quitte sa famille.

Quelque soit celui qui a envoyé Sam dans le passé, il va ainsi permettre à Emily de survivre au cataclysme. Emily après sa fugue n'a plus les moyens de rentrer chez elle, elle travaillera comme prostituée puis deviendra apprentie pour changer de nom (Rhapsody) et devenir par la suite Baptistrelle (une sorte de barde avec des pouvoirs musicaux). Cette magie est assez difficile à décrire, elle part du principe que chaque personne, chaque objet, vibre selon une mélodie unique et qu'en s'alignant avec cette mélodie on peut en changer les tonalités pour changer la nature même de l'objet. J'avoue que je n'ai pas trop adhéré à ce concept car les limites ne sont pas bien définies, ce qui permet à l'auteur de faire accomplir à son héroine un peu tout et n'importe quoi. 

En essayant de s'échapper à un ancien client de l'époque où elle était prostituée, elle va tomber sur deux personnages insolites et assez repoussants d'aspect: Grunthor, le géant (mi bolg mi bengard) et le Frère (mi bolg mi dhracien). Ce dernier est un assassin qui a eu la malchance de se retrouver l'esclave d'un démon F'dor(première race née du feu) Ce F'dor a réussi a asservir le Frère en s'emparant de son nom. Là aussi on retrouve un concept assez utilisé en fantasy, le fait de pouvoir contrôler une personne en connaissant son nom véritable. Le F'dor assigne une tâche au Frère mais les conséquences de cette dernière seraient désastreuses pour Serendair et le Frère décide de s'enfuir. Rhapsody demande secours aux deux bolgs et renomme par hasard le Frère en lui donnant le nom d'Achmed. Achmed devient alors le véritable nom du bolg et l'emprise du démon se brise.

Achmed décide que les talents de Rhapsody peuvent lui être utiles dans sa fuite pour échapper au F'dor et l'emmène avec lui et Grunthor. On sait peu de chose sur Grunthor si ce n'est que c'est un combattant féroce cannibale à ses heures perdues, fidèle à Achmed. Mais il se révélera être très attachant et très drôle avec un langage bien chatié. Quand à Achmed c'est un assassin hors pair, rapide et silencieux, capable d'entendre le coeur de sa proie à des kilomètres, c'est également un personnage à l'humour très noir.

Leur fuite va conduire les Trois jusqu'au fin fond des entrailles de la Terre, là où le Temps n'a plus d'emprise et lorsqu'ils vont ressurgir à l'autre bout de la Terre des siècles se seront écoulés. Il vont découvrir que Serendair a été détruite (le cataclysme qu'Achmed a tenté d'empêcher s'est produit) mais qu'une partie de la population a été évacuée par bateaux pour reconstruire une nouvelle civilisation prospère sur les terres où Rhapsody et les deux bolgs viennent d'arriver. Les trois compagnons débarquent donc dans ce royaume inconnu qui après des siècles de prospérité semble éclater de l'intérieur. Des massacres sans raisons aucunes et des tensions entre les territoires apparaissent.

Les trois amis vont découvrir que les anciens de Serendair ne se sont pas débarrasser du F'dor et que ce dernier à embarqué avec eux lors de la traversée en prenant possession d'un corps humain. Le but visé du démon apparait petit à petit: semer le chaos parmi les peuples et libérer les autres F'dors retenus prisonniers dans les entrailles de la Terre. Les trois compagnons dont les exploits sont annoncés par une prophétie vont devoir unir leur force pour réunir les peuples du royaume et traquer le F'dor et ses serviteurs.

Mon Avis...

J'ai aimé les relations entre les trois compagnons avec Achmed au coeur de pierre et aux répliques acides mais qui capitule devant l'optimiste de Rhapsody. Grunthor qui se vante toujours d'avoir mangé des hommes de la race de Rhapsody mais qui est prêt à tout pour la protéger.

Je regrette le fait qu' à part les trois compagnons on ne s'attache pas aux personnages secondaires. Ils pourraient mourir que çà ne me ferait ni chaud ni froid. Autre chose qui me gène, arrivé au dernier livre on ne connait toujours pas le passé de Grunthor et d'Achmed. Du coup on passe les cinq premiers livres à ne pas connaitre totalement les personnages principaux. De même, leur sentiments sont mis de côtés, on ne sait pas qui ils sont vraiment. On s'attache à eux car leurs relations et leurs répliques sont drôles mais pas pour ce qu'ils sont vraiment.

J'ai trouvé que beaucoup de passages de description de certains lieux se répètent et quand çà arrive dans un même livre çà devient lassant et on se met à sauter des passages sans y faire attention.

L'auteur crée aussi des situations dramatiques invraisemblables qui virent au ridicule, surtout au niveau de la relation amoureuse de Rhapsody qui tend également trop souvent le baton pour se faire battre.

Malgré cela, j'ai beaucoup aimé le concept de saut dans le temps. On se demande si Rhapsody va revoir son amour de jeunesse Sam dans le nouveau monde. On découvre, en même temps que les héros, la partie de l'histoire qu'ils ont manqués au travers de récits, de découvertes "archéologiques"

Dans l'ensemble c'est une bonne histoire, très poétique par certains aspects notamment dans le concept de la magie liée à la musique. Je ne dirais pas de vous jeter dessus mais malgré quelques bémols j'ai lu les cinq premiers livres sans temps morts. Après tout une bonne histoire est une histoire qui nous donne toujours envie de tourner la page.